Le prince Charles salue l’étude sur le « coût réel » de l’alimentation, après avoir mis en garde contre la menace du système actuel

Llandovery / Waddinxveen, 18 July 2017 - Le prince Charles a félicité l’important spécialiste en fruits et légumes biologiques Eosta, à l’occasion d’un nouveau rapport révolutionnaire comparant le « coût réel » de la production de fruits biologiques à celui de la production classique, qui a permis de conclure que la production biologique était nettement plus saine. Ce rapport, qui a étudié les conséquences de la production alimentaire qui ne figurent jamais dans les bilans, telles que ses implications sur la santé, le climat, la qualité de l’eau et l’érosion du sol, a notamment permis de démontrer que les pommes biologiques représentaient une économie de 19 centimes € par kilo par rapport aux pommes non biologiques, en tenant compte de l’impact écologique.

 

Lors de la conférence « Harmony in Food and Farming », qui s’est déroulée les 10 et 11 juillet derniers au Llandovery College, Pays de Galles, Eosta a présenté les résultats de son innovant programme pilote de comptabilité du coût réel dans l’agriculture et la finance, basé sur l’« Accounting for Sustainability Project », un projet mis en place en 2004 par le prince Charles sur l’établissement de comptes relatifs à la gestion durable. Le prince de Galles, depuis longtemps défenseur de l’agriculture biologique, a félicité Eosta pour ces résultats. 

 

Lors de son discours pendant la conférence, le prince Charles a affirmé que notre société se devait d’avoir une approche plus inclusive « dans l’orientation de l’ensemble de son économie », ajoutant que le bénéfice net n’était pas le seul facteur à prendre en compte dans l’économie comme dans l’agriculture. D’après lui, poursuivre sur cette voie pourrait compromettre définitivement la survie l’humanité sur la planète. Les déclarations du prince de Galles s’inscrivent dans la lignée d’autres prises de position favorables à la mise en place d’outils de comptabilité du coût réel. Il indiquait ainsi en décembre 2013 : « C’est l’invisibilité économique de la nature qui est à la source du problème. Nous devons inclure le coût réel au bénéfice net dans le calcul de nos profits, au lieu de l’ignorer. »

 

Le pilote de comptabilité du coût réel dans l’alimentation, l’agriculture et la finance, présenté à l’occasion de la conférence, propose un outil pratique qui permet justement de prendre en compte ces coûts invisibles. Agriculteurs, sociétés de production alimentaires et institutions financières peuvent ainsi chiffrer l’impact caché des pratiques agricoles modernes sur la planète et les populations. Volkert Engelsman, PDG d’Eosta, a remis en personne le rapport au Prince dans sa résidence de Llwynywermod, qui abrite l’une de ses fermes. 

 

Basé aux Pays-Bas, Eosta est leader international dans l’importation, le conditionnement et la distribution de fruits et légumes biologiques. Son projet pilote a permis de calculer les coûts de l’impact écologique de plusieurs produits d’Eosta, dont des pommes biologiques d’Argentine et des oranges biologiques d’Afrique du Sud, en prenant notamment en compte l’érosion du sol et la pollution de l’eau. Ces chiffres ont été ensuite comparés à ceux de produits non biologiques. Le rapport inclut également un compte intégré des pertes et profits pour Eosta, l’une des premières PME au monde à publier un tel document. 

 

Comme l’a déclaré Volkert Engelsman : « Nous avons constaté d’importantes différences entre les impacts des produits biologiques et conventionnels. Nos calculs nous ont par exemple permis de conclure que la production biologique de pommes permettait de dégager un bénéfice de 19 centimes d’euro en termes d’impact sanitaire. Ce rapport met clairement en évidence que ce n’est pas l’alimentation biologique qui est trop chère, mais plutôt l’alimentation conventionnelle qui ne l’est pas assez. » En tant que fervent défenseur de l’agriculture biologique depuis 1985 et pionnier dans la démarche de comptabilité du coût réel depuis 2004, le prince de Galles a félicité M. Engelsman.

 

Auparavant, le prince Charles avait déjà clairement souligné l’importance de disposer d’outils de comptabilité du coût réel, déclarant lors de la conférence de la Royal Geographic Society à Londres en décembre 2013 : « Nous devons trouver un moyen de chiffrer sur le plan financier les dommages croissants qu’infligent nos systèmes de production alimentaire aux ressources nourricières de la Terre. C’est l’invisibilité économique de la nature qui constitue la source du problème. La valeur des écosystèmes de la planète n’a pas été pleinement et systématiquement prise en compte dans nos systèmes de prise de décision. Nous devons inclure le coût réel au bénéfice net dans le calcul de nos profits, au lieu de l’ignorer. Sans quoi, notre capacité à nourrir la population croissante du monde entier, en exploitant un écosystème toujours plus fragilisé, conduira à une aggravation inimaginable des conflits et de la misère. » 

  

La conférence « Harmony in Food and Farming » organisée par le Sustainable Food Trust a été inspirée par le livre du prince Charles publié en 2010, intitulé « Harmony ». Il y explique que notre interaction avec la nature repose sur des lois et principes intemporels. Une bonne compréhension des principes régissant cette harmonie nous permettra de mieux faire face aux défis climatiques, écologiques et sanitaires de notre époque. 

 

Eosta a développé son approche de comptabilité du coût réel en étroite collaboration avec Ernst & Young (EY) et Soil & More, ainsi qu’avec le soutien de Triodos et Hivos. Ce travail s’est appuyé sur des modélisations de TEEbAg, de l’A4S, du FiBL, de l’OMS, de la FAO, du NCC et de chercheurs indépendants.

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