Eosta est devenu la première PME, grossiste en produits frais dans le monde, à mener une évaluation du Revenu de Subsistance pour un fournisseur. Eosta a calculé l’écart au Revenu de Subsistance pour les travailleurs de son fournisseur de mangues Fruiteq au Burkina Faso. L’évaluation montre qu’un coût additionnel de 10 centimes par kilo de mangues suffirait à combler l’écart de salaires pour l’ensemble des 199 employés. En collaboration avec clients et consommateurs, Eosta va mettre ce processus en mouvement.
Un Revenu de Subsistance est un revenu couvrant non seulement les besoins de bases en alimentation, logement et vêtements pour une famille mais permet aussi une éducation, des soins de santé et une petite réserve pour faire face aux imprévus. Il existe plusieurs schémas de certification sociale qui contrôlent et améliorent les conditions de travail, mais il n’y a encore aucun label garantissant un Revenu de Subsistance. Les labels sociaux vérifient généralement que les travailleurs reçoivent le salaire minimum, mais dans les pays pauvres, il est habituellement inférieur au Revenu de subsistance.
De nombreuses ONG font des études sur le Revenu de Subsistance, mais la réalité économique les ignorent la plupart du temps. Volkert Engelsman, PDG d’Eosta, explique le pourquoi : « Les entreprises payant un salaire bien plus élevé que le marché, ne sont pas compétitives dans notre système économique actuel. Notre économie est structurée de telle façon que l’externalisation des coûts est récompensée, alors que la durabilité sociale et économique est punie par la comptabilité et donc aussi par le marché financier. »
Il poursuit : « Cependant, chez Eosta, nous sommes déterminés à briser ce mécanisme. Nous avons initié notre campagne du Coût Réel de l’Alimentation en 2017 pour changer ça. En agriculture biologique, Honnêteté, Ecologie, Santé et Soin sont les quatre principes de base. Nous visons à avoir un impact positif sur la santé des gens et la qualité de vie avec notre négoce. En évaluant l’écart au Revenu de Subsistance, nous pouvons à présent responsabiliser clients et consommateurs pour faire un choix conscient. »
Le responsable qualité Gert-Jan Lieffering, qui mène le projet au Burkina Faso, explique les prochaines étapes : « Les mangues sont le premier produit pour lequel nous avons évalué l’écart au Revenu de Subsistance. A partir du 14 mai, nous offrirons à nos clients l’occasion d’acheter des mangues incluant le Revenu de Subsistance pour un supplément de 10 centimes par kilo. A la fin de la saison, la prime collectée sera utilisée par Fruiteq pour mettre en place une augmentation salariale structurelle des travailleurs. Après les mangues, nous ferons de même pour les ananas. »
Les Revenus de Subsistance sont d’une grande importance pour un avenir durable. Engelsman explique : « Si nous échouons à travailler vers un Revenu de Subsistance dans les pays développés, l’écart des richesses augmentera. A long-terme, ce coût nous reviendra automatiquement au travers de vagues de migration ou de troubles sociaux, puisque nous vivons dans un village globalisé. Jusqu’ici, le capital social a été majoritairement ignoré dans la Comptabilité du Coût Réel. Le Revenu de Subsistance peut nous aider à contrôler, gérer, commercialiser et monétiser notre impact. »
Le 14 mai, Eosta lance un nouveau site sur le Revenu de Subsistance sous la marque Nature & More : www.livingwage.eu. Le rapport complet d’évaluation du Revenu de Subsistance chez Fruiteq SARL est téléchargeable sur le site.